La France pousse le solaire mais encadre l'éolien

Chaque région sera dotée d'au moins une centrale photovoltaïque d'ici 2011, a annoncé lundi Jean-Louis Borloo. Les entreprises seront aussi incitées à installer des panneaux solaires sur leurs toits.

Valery Giscard d'Estaing avait semé le trouble la semaine dernière en déclarant que l'avenir n'était pas à l'éolien. Lundi matin, le ministre de l'Ecologie lui a d'une certaine manière donné raison. A l'occasion de la première semaine des énergies renouvelables, le gouvernement a nettement mis l'accent sur l'énergie solaire. « Le gros, c'est le solaire. En termes industriels, et d'effondrement des coûts industriels, c'est probablement là qu'on a la capacité la plus importante », a expliqué Jean-Louis Borloo, en présentant une série de 50 mesures pour « réussir la transition énergétique ».

La mesure la plus importante concerne justement le solaire. D'ici 2011, le gouvernement souhaite prévoit la construction d'au moins une centrale photovoltaïque par région. Ces centrales, dont les appels d'offre seront lancés « dans les semaines qui viennent », seront par la suite réparties en fonction du potentiel solaire de chaque région. Elles développeront une puissance cumulée d'environ 300 MW. A la fin juin 2008, la puissance installée du parc photovoltaïque français raccordé au réseau était de 18 MW en métropole, au quatrième rang européen, contre 6 MW fin 2006 et 13 MW fin 2007. Une paille, face aux 63 GW du nucléaire.

Le projet dévoilé lundi ne se limite toutefois pas à ces centrales. Le gouvernement souhaite aussi favoriser le développement du photovoltaïque au sein des entreprises, avec l'installation de panneaux solaires sur les toits des supermarchés et les bâtiments industriels et agricoles de grande tailles (usines, hangars etc...). Ces entreprises pourront ainsi revendre leur électricité 45 centimes d'euro le kilowattheure, contre 30 centimes jusqu'alors pour les particuliers. L'ensemble de ces mesures devraient permettre de multiplier par 400 la production d'électricité d'origine photovoltaïque pour atteindre 5400 MW en 2020.

L'éolien encadré pour préserver la « qualité de vie »

Pour les opposants à l'éolien, c'est une petite victoire. Lundi, le ministre de l'Ecologie a jugé nécessaire d'« améliorer l'encadrement réglementaire, ainsi que la concertation locale » lors de l'implantation des éoliennes. « C'est la première fois qu'ils reconnaissent qu'il y a un problème », s'est félicité Jean-Louis Butré, président de la « Fédération environnement durable ». Les professionnels ont « des raisons d'être inquiets », a concédé André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables.

Depuis plusieurs mois, les anti-éoliens réclament la suspension immédiate du programme de développement prévu par le Grenelle de l'environnement. En 2020, la production devra avoir été multipliée par dix, pour atteindre 25.000 MW de puissance installée. Compte tenu de l'augmentation de la puissance des éoliennes (2,5 à 3 MW aujourd'hui contre 1MW il y a quelques années), ces objectifs pourraient être atteints grâce à un parc de 8000 éoliennes, 6000 de plus qu'aujourd'hui. « Nous ne ferons pas faire aux éoliennes des procédures de type centrales nucléaires ! », a promis Jean-Louis Borloo.

23% de la consommation finale d'ici 2020

L'énergie solaire pourrait s'avérer compétitive avec le prix du marché de l'électricité « à l'horizon 2020 », considère le ministère. Mais les autres ressources ne sont pas pour autant écartées. L'objectif est que les énergies renouvelables représentent 23% de la consommation finale d'ici 2020, soit plus qu'un doublement par rapport à 2005 (10,3%, grâce essentiellement aux barrages hydro-électriques). Selon l'Agence pour le développement et la maîtrise de l'énergie (Ademe), elles pourraient représenter en 2012 un marché annuel de 24 milliards d'euros et 120.000 emplois.

Pour France nature environnement (FNE, 3000 associations), l'annonce de ce plan « montre que le gouvernement continue à mettre en oeuvre les objectifs du Grenelle et prend le virage de l'énergie verte ». Cependant, estime Arnaud Gossement, son porte-parole, « il ne suffit pas de dire que les énergies renouvelables sont une bonne chose, il faut garantir leur acceptabilité sociale ». « Si on décide depuis Paris, sans concertation, qu'il faut des champs d'éoliennes et des fermes solaires, il y aura des crispations », a-t-il mis en garde.

17/11/2008 17:01 - L'Expansion.com

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