Crise financière : les métiers qui seront épargnés

Il y a encore quelques mois, les recruteurs parlaient d'"embellie" en matière d'embauche des jeunes diplômés, les entreprises redoublant d'efforts pour attirer et fidéliser leurs nouvelles recrues. Face au retournement brutal de la situation économique mondiale, force est de s'interroger sur les débouchés pour ceux qui entrent demain sur le marché du travail.

"Les entreprises entrent dans une phase d'attentisme, beaucoup de recrutements devraient être gelés, au moins momentanément, en attendant d'y voir plus clair", constate Wilhelm Laligant, directeur du cabinet de recrutement Advancers Executive. Certains secteurs seront sans doute plus touchés que d'autres, les plus fortes répercutions étant probables sur les banques d'investissement, l'immobilier et l'automobile.

Même s'il est encore difficile d'anticiper l'ampleur de l'onde de propagation sur les autres secteurs, voici ceux qui pourraient être épargnés de l'avis de trois recruteurs : Wilhelm Laligant, Philippe Vidal, fondateur du cabinet de recrutement Vidal Associates et Alexandre Groux, directeur exécutif de Page Personnel, filiale de Michael Page spécialisée dans l'intérim et le recrutement spécialisé.

Construction et grande distrib' : (presque) comme si de rien n'était

Les recrutements devraient en effet se poursuivre. Dans la construction d'abord. "Depuis des années, de nombreux emplois n'y sont pas pourvus, relève Alexandre Groux. Et de nombreux projets sont déjà en cours ou signés. Résultat : il va toujours y avoir des offres pour les fonctions de chantier, comme celles de chefs de chantiers, de conducteurs de travaux et d'opérateurs". Malgré la baisse de la consommation, la grande distribution devrait, elle aussi, plutôt bien s'en sortir. "On continue à ouvrir des boutiques et des magasins, poursuit Alexandre Groux. Ce qui implique le recrutement d'opérationnels, directeurs de magasins et chefs de rayon en particulier". Selon Wilhelm Laligant, un autre domaine devrait tirer son épingle du jeu : "Dans une période où la question du pouvoir d'achat devient cruciale, les réseaux de distribution low cost et de hard discount vont se développer".

Energies renouvelables et santé : des besoins toujours importants

Les énergies renouvelables demeurent un secteur en plein boom et créateur d'emplois. "Une conjonction d'éléments joue en sa faveur, constate Philippe Vidal. Parmi eux, une prise de conscience générale des citoyens, le coût élevé des énergies classiques et le retard de la France dans ce domaine". Des postes seraient donc à pourvoir, autant dans l'installation que dans la commercialisation. Pas de ralentissement à prévoir non plus dans le domaine de la santé. "Les besoins sont de plus en plus importants, remarque Wilhelm Laligant. La demande va rester forte, autant du côté du personnel soignant que de l'encadrement", ajoute le recruteur.

Audit, conseil et banques de détail : pas si mal en point

Les banques de détail, qui enchaînaient ces dernières années les plans de recrutement, vont-elles fermer leurs portes aux nouveaux venus ? "En raison des départs à la retraite massifs, elles vont continuer à embaucher, en particulier aux fonctions liées à la relation clientèle", pronostique Philippe Vidal. Pour les mêmes raisons, l'industrie, à l'exception de l'automobile, devrait encore offrir des opportunités. "Il va falloir remplacer des cadres sur le départ, notamment dans la R&D [recherche et développement], les méthodes, la qualité et la production", assure Alexandre Groux. Idem pour les fonctions achats, qui restent un facteur de rentabilité et les métiers de la supply chain qui permettent d'optimiser la production.

Pas d'inquiétude non plus pour les cabinets d'audit et de conseil. "Qu'elles aillent bien ou pas, les entreprises doivent toujours être auditées et conseillées sur leur organisation, constate Alexandre Groux". Et les SSII qui avaient été touchées de plein fouet par la crise au début des années 2000 ? Cette fois-ci, elles pourraient être épargnées. "A l'époque, elles ont été victimes de l'explosion de la bulle Internet, en partie virtuelle, rappelle le directeur exécutif de Page Personnel. Aujourd'hui, leur activité est surtout liée à l'optimisation des systèmes d'information. Or, ceux-ci sont un facteur de compétitivité pour les entreprises. Il n'y a donc pas de raison que ces dernières gèlent leurs projets".

Fonctions transversales : les up et les down

Comme toujours lors des crises, les premières touchées seront le marketing et la communication. Les fonctions commerciales ne devraient pas être épargnées non plus. "Les entreprises ont recruté beaucoup de commerciaux ces dernières années, assure Wilhelm Laligant, de chez Advancers Executive. Le nombre d'offres devrait se réduire". Si la finance de marché, à l'origine de la crise actuelle, est déjà lourdement touchée, pas de souci a priori pour les fonctions financières au sein même des entreprises. "En période de crise, optimiser sa gestion est vital", remarque Alexandre Groux. Conclusion : les spécialistes du contrôle de gestion, de l'analyse financière et du reporting n'ont pas trop de soucis à se faire.

06/10/2008 - L'Etudiant.fr

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